Caractère
200 mots
Il y a à peu près 36 000 façons de dire ce qu’il se passe dans la tête d’Alek. 36 000 façons de commencer à parler de lui, en long, en large, et en travers.
Pour commencer, Alek est quelqu’un d’assez rêveur, qui a passé son enfance entre la côte de Reykjavik, la lande islandaise et les forêts de la Suède et de la Finlande. Des terres de vieilles légendes qui ont vite trouvé un point d’ancrage dans sa mémoire. Et qui constituent une grande partie de son identité.
Alek est un enfant du nord, qui a très sans doute cru, enfant, aux récits de l’Edda, auxquels il continue de s’intéresser ; en témoignent les nombreux ouvrages traînant sur ses étagères. Alek est comme ça, il adore les légendes, il adore les décortiquer, et il se fout bien de la barrière de la langue. Parlant couramment islandais, anglais, finnois, et se débrouillant en suédois et en français, il peut dégoter n’importe quel livre sur la mythologie nordique et le lire.
Il est clair, donc, qu’Alek vient d’un monde totalement différent ; en témoigne principalement son nom de famille qui n’en finit pas d’étonner les élèves quand il l’écrit au tableau le premier jour de cours. Alek est prof. Il aime enseigner, il aime partager ce qu’il sait. A défaut de pouvoir parler tous les jours de l’Edda, il est prof d’histoire et le vit bien.
Son principal passe-temps est de surprendre ses élèves avec bon nombre d’anecdotes sur tel ou tel événement. Il est tout à fait capable de venir faire un cours déguisé, et projette de le faire pour le cours sur la Scandinavie depuis déjà un an, son temps libre lui servant essentiellement à peaufiner son costume, oui, Alek sait coudre.
Un an, c’est long. Mais Alek est du genre patient. Il s’énerve rarement, préfère répliquer avec humour, parfois avec un certain cynisme, ce qui rabat le plus souvent le caquet aux élèves. Après, il lui reste la menace de la colle, toujours énoncée avec douceur. Celle-ci vient en général en dernier, quand toutes les autres manœuvres ont échoué.
Alek n’est pas non plus souvent très sérieux, même avec ses élèves. Il préfère y aller avec humour plutôt que d’être d’un affligeant sérieux à toute épreuve. Il a le rire facile, aussi, rester de marbre dès qu’un élève dit une connerie est un pari âprement réalisable.
Alek a grandi dans une culture radicalement différente, ce qui se ressent sous certains aspects. Avant tout une culture musicale. Alek n’imagine pas vivre sans musique. Quelle qu’elle soit, même si elle vient de l’autre bout du monde, il a été élevé dans un monde où la musique a une place très importante, il a grandi dans le bruit des instruments et le silence complet le met mal à l’aise. Si vous allez chez lui, vous entendrez toujours de la musique, en fond.
Alek ne boit pas. Pas si on ne le force pas un peu. Il a grandi dans un pays où les gens sont profondément abstinents et où il n’y a aucune expérience « familiale » de l’alcool. Jamais aux fêtes, jamais aux grandes occasions. Aussi, Alek évite en général d’y toucher s’il n’y a pas une main pour lui tendre un verre et une bouche pour lui dire « allez, goûte ».
Bref. Vous l’aurez compris. Il y a encore foule de choses à dire sur Alek, et qui sont passées sous silence. Mais tant que vous ne marchez pas sur une de ses Sagas islandaises, vous ne risquez rien. Il n’est pas méchant.
Même s’il est prof, oui.
Accueil 
